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Discours de Christiane TAUBIRA 18/02/1999

Nous avons débattu sur cet extrait du discours de Christiane Taubira, qui conduit à faire reconnaître l'esclavage et la traite comme crimes contre l'humanité. Nous avons réfléchi aux liens entre histoire (établissement des faits), mémoire (souvenir et hommage qui ne sont pas repentance). Il était important que la France reconnaisse sa responsabilité dans ces crimes et qu'elle fasse en sorte que l'on n'oublie pas ces atrocités. Nous avons aussi discuté de la proposition finalement abandonnée de payer des réparations aux territoires touchés par l'esclavage. Une majorité d'entre nous a trouvé qu'il aurait été bien difficile, ni forcément souhaitable, de mettre en place cette réparation matérielle (nous ne sommes pas responsables de nos aïeux, les morts ne peuvent être compensées par de l'argent, la France n'est pas la seule responsable de ces atrocités...ont été nos principaux arguments).

 Synthèse de l'ensemble de classe.

Analyse de Gérald A. : "Marquer ce fait dans le souvenir des hommes, reconstituer l'humanité des esclaves ainsi qu'illustrer les regrets douloureux de la France."

La députée propose que l'esclavage et la traite soient qualifiés de crimes contre l'humanité.

             Nous allons décrire le crime, l’œuvre d'oubli, le silence, et dire les raisons de donner nom et statut à cette       abomination.

Dès le début, l'entreprise fut marquée par la férocité. Quinze années ont suffi pour faire totalement disparaître d'Haïti ses premiers habitants, les Amérindiens. Alors qu'on en dénombrait 11 millions le long des Amériques en 1519, ils n'étaient plus que 2.5 millions à la fin du XVI° siècle. [...]

Mais très vite, Césaire l'a démasquée: "le geste décisif est ici de l'aventurier et du pirate, de l'épicier en grand et de l'armateur, du chercheur d'or et du marchand, de l'appétit et de la force, avec, derrière, l'ombre portée, maléfique d'une forme de civilisation qui, à un moment de son histoire, se constate obligée d'étendre à l'échelle du monde la concurrence de ses économies antagonistes."

La traite et l'esclavage furent extrêmement violentes. Les chiffres qui prétendent les résumer sont d'une extrême brutalité. Dès 1978, Jean Mettas établit un bilan exhaustif de la traite et de l'esclavage pratiqués par la France. Elle apparaît comme la troisième puissance négrière européenne. Elle a donc pratiqué la traite, ce commerce, ce négoce, ce trafic dont les seuls mobiles sont l'or, l'argent, les épices. Elle a été impliquée après d'autres, avec d'autres, dans l'esclavage qui  transforme l'homme en captif, qui en fait une bête de somme et la propriété d'un autre.

Le Code Noir, qui a séjourné dans le droit français pendant près de deux siècles, stipule que l'esclave est un meuble et que l'esclave affranchi doit un respect singulier à ses anciens maîtres, aux veuves et aux enfants. [...]

Nous sommes ici pour dire ce que sont la traite et l'esclavage, pour rappeler que le siècle des Lumières a été marqué par une révolte contre la domination de l’Église, par la revendication des droits de l'homme, par une forte demande de démocratie, mais pour rappeler aussi que, pendant cette période, l'économie de plantation a été si florissante que le commerce triangulaire a connu son rythme maximal entre 1783 et 1791.

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