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La bande dessinée de Sylvain Savoia

"Un mort n'est pas mort tant qu'un vivant pense à lui", c'est la citation qui résume pour moi toute l'histoire des Esclaves oubliés de Tromelin. Tous les esclaves abandonnés sur cette île ne sont pas morts, ils sont encore présents dans certaines mémoires, comme nous le prouve la Bande Dessinée de Sylvain Savoia.

Ce livre nous plonge véritablement dans l'histoire de ces hommes et de ces femmes: on ressent vraiment les sentiments des personnages et surtout ceux de l'héroïne, Tsimiavo. J'ai trouvé cette œuvre émouvante car l'auteur a mis en évidence leur terrible calvaire. 

Savoia s'appuie sur les croyances malgaches, la peur omniprésente de ces êtres dont "le balancement continuel augmente la nausée installée par l'angoisse." p.14 et sur leur espoir de survivre, le désir d'être, un jour, secourus : "L'équipe de construction engage ses forces jusqu'à l'épuisement." p. 44

De plus, on voit l'équipe de Max Guérout, ancien officier de Marine travaillant sur le site archéologique où le dessinateur a été invité lors d'une expédition d'un mois à Tromelin. Ce bond en avant dans le temps met en valeur les recherches, la soif de connaissances. Peu à peu apparaissent des moyens de survie ingénieux: "Heure après heure, les contours d'une petite pièce apparaissent et il ne faut pas longtemps pour en déduire qu'il s'agit d'une 'cuisine'". p. 58. "La découverte est excitante, il y a donc forcément des sépultures dans un rayon très proche du chantier." p. 69

Ainsi, à travers Tsimiavo, gamine malgache d'une dizaine d'années, le récit et le témoignage deviennent vivants et nous comprenons mieux son désarroi et la force vitale qui lui a permis de survivre malgré tout.

Auteurs de cette page:  Clémence C. Fouad B.

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