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           Le Chevalier de Jaucourt   Encyclopédie   1766, article "Traite des Nègres"
Si le Chevalier de Jaucourt accuse, en grande partie,  les Européens d"un négoce qui viole la religion, la morale, les lois naturelles et tous les droits de la nature humaine", il met aussi en évidence la notion de liberté qui est réaffirmée dans le dernier paragraphe. Pour lui, tout homme, dès qu'il voit le jour est libre, ce qui nous amène à la conclusion que les hommes sont égaux quelle que soit leur origine: "c'est leur semblable, ayant une âme comme eux."
Analyse de Marion T., Alix B. Noé V., Mattéo P. , Alfred P.
Traite des Nègres (Commerce d'Afrique): C'est l'achat des nègres que font les Européens sur les côtes d'Afrique, pour employer ces malheureux dans leurs colonies en qualité d'esclaves. Cet achat de nègres, pour les réduire en esclavage, est un négoce qui viole la religion, la morale, les lois naturelles, et tous les droits de la nature humaine.
Les nègres, dit un Anglais moderne plein de lumières et d'humanité, ne sont point devenus esclaves par le droit de la guerre. [...] Si un commerce de ce genre peut être justifié par un principe de morale, il n'y a point de crime, quelque atroce qu'il soit, qu'on ne puisse légitimer. Les rois, les princes, les magistrats ne sont point les propriétaires de leurs sujets, ils ne sont donc pas en droit de disposer de leur liberté, et de les vendre pour esclaves.
D'un autre côté, aucun homme n'a droit de les acheter ou de s'en rendre le maître; les hommes et leur liberté ne sont point un objet de commerce; ils ne peuvent être ni vendus, ni achetés, ni payés à aucun prix. Il faut conclure de là qu'un homme dont l'esclave prend la fuite, ne doit s'en prendre qu'à lui-même, puisqu'il avait acquis à prix d'argent une marchandise illicite, et dont l'acquisition lui était interdite par toutes les lois de l'humanité et de l'équité.
Il n'y a donc pas un seul de ces infortunés que l'on prétend n'être que des esclaves, qui n'ait droit d'être déclaré libre, puisqu'il n'a jamais perdu la liberté; qu'il ne pouvait pas la perdre; et que son prince, son père, et qui que ce soit dans le monde n'avait le pouvoir d'en disposer; par conséquent la vente qui en est faite est nulle en elle-même[...]
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